mercredi 14 juin 2017

Robert de Laron, la magie noire et le Diable. -2/2-

A l'égard du Diable et de ses pouvoirs, les histoires sur Roger de Laron, en constituent un vivant exemple. Ainsi, celle-ci :
On raconte que Roger eut commerce avec Satan lui-même, mais dans un but charitable, pour tenter de sauver un étranger rencontré par hasard.

Un jour, alors que, perdu dans ses pensées, le seigneur de Laron s'est éloigné du château et se promène aux alentours du village de Saint-Julien, il tombe sur un jeune homme affalé dans l'herbe, une épée en travers de ses genoux et les yeux pleins de larmes. Le chevalier s'arrête pour s'enquérir de ses malheurs et le réconforter et – pense t-il - l'empêcher d'attenter à ses jours, comme son attitude peut le donner à craindre.
Il entend alors le récit d'une bien curieuse aventure.

Le jeune homme a mené une vie des plus dissolues: ayant dilapidé son héritage en beuveries et jusqu'à perdre son fief au jeu, il s'est abouché avec un vieux sage ( semblait-il) qui lui a offert son aide. Celui-ci s'engage à payer les dettes du jeune homme et à subvenir à ses besoins, en échange, le jeune homme se mettrait à l'entière disposition de son bienfaiteur.
Les dettes ont été honorées, et le vieillard est venu réclamer son dû. C'est alors seulement - en humant une écœurante odeur de corps en putréfaction et en apercevant l'éclat d'un regard infernal dans l'ombre du capuchon - qu'il a brusquement compris qui était son créancier...
Comme il a été dupé, il a exigé obtenir un délai d'un jour avant de lui appartenir corps et âme pour toujours, et cette journée touche à sa fin... !
Roger de Laron l'écoute d'un air empreint de gravité. Et, fort de ses connaissances, de ses aventures, il s'offre pour lui venir en aide....
Il offre l'hospitalité au jeune homme, et le lendemain matin, dans le froid de l'aube, ils se mirent – tous deux – en route pour rencontrer Satan à la lisière d'un bois de la chatellerie, là où deux chemins se croisent.
Quand ils arrivent au lieu du rendez-vous tout semble paisible. L'air sent bien la fumée, mais cela peut être dû au travail des charbonniers qui travaillent non loin de là.
Un homme âgé, portant une houppelande et un capuchon noir, les attend. Il a l’air plutôt inoffensif, bien que son visage soit dissimulé dans l'ombre Mais quand il lève la main et que sa manche se relève, le seigneur de Laron lui-même a un sursaut. Il n'y a pas de bras auquel la main soit rattachée. Ils ne perdent pas de temps en préliminaires. Le vieillard prend Roger à témoin du marché conclu, selon les termes duquel lorsque toutes les dettes du jeune homme auront été payées, celui-ci "doit se tenir à l'entière disposition du créancier, et accourir librement et sans aucun délai au premier appel du créancier susdit ".
Le seigneur de Laron lit et relit attentivement le contrat, puis il demande au jeune homme: « Est-ce
bien votre signature ? Vous avez accepté, dès que toutes vos dettes auront été payées, de vous donner à Satan ici présent?»
« C'est vrai », répond le jeune homme, « mais je ne savais pas qui il était quand j'ai signé "
Roger écarte l'objection d'un geste de la main et reprend :
«  Mais il est clair pour moi que toutes vos dettes n'ont pas été payées... Vous n'avez pas remboursé le créancier qui se tient devant nous. Et tant que cette dette reste impayée, il n'a aucun droit sur vous. »

Sur ces mots, le chevalier se tourne vers le vieil homme et de la main droite il fait dans l'air le signe de croix des Templiers... Aussitôt, la silhouette encapuchonnée s'évanouit...

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