samedi 31 janvier 2015

Ghaleb Bencheikh, défend une religion intelligente. -2/2-

L'analyse que fait Ghaleb Bencheikh, est sans concession, elle parle vrai. Ce qu'il dit de l'Islam, est toujours à considérer pour le catholicisme...
Je retrouve dans ses propos, l'ambition de Joseph Moingt, celle de proposer aux « croyants » une religion intelligente, qui n'a pas peur de débattre, et de modifier éventuellement son corpus ...


« En finir avec la « raison religieuse » et la « pensée magique », se soustraire à l’argument d’autorité, déplacer les préoccupations de l’assise de la croyance vers les problématiques de l’objectivité de la connaissance, relèvent d’une nécessité impérieuse et d’un besoin vital. L’on n’aura plus à infantiliser des esprits ni à culpabiliser des consciences. Les chantiers sont titanesques et il faut les entreprendre d’urgence : le pluralisme, la laïcité, la désintrication de la politique d’avec la religion, l’égalité foncière entre les êtres, la liberté d’expression et de croyance, la garantie de pouvoir changer de croyance, la désacralisation de la violence, l’Etat de droit sont des réponses essentielles et des antidotes primordiaux exigés. »

« Ce n’est plus suffisant de clamer que ces crimes n’ont rien à voir avec l’islam. Le discours incantatoire ne règle rien et le discours imprécatoire ne fait jamais avancer les choses. Ce n’est plus possible de pérorer que l’islam c’est la paix, c’est l’hospitalité, c’est la générosité… Bien que nous le croyions fondamentalement et que nous connaissions la magnanimité et la miséricorde enseignées par sa version standard, c’est bien aussi une compréhension obscurantiste, passéiste, dévoyée et rétrograde d’une partie du patrimoine calcifié qui est la cause de tous nos maux. Et il faut tout de suite la dirimer. Nous ne voulons pas que la partie gangrène le tout. Les glaciations idéologiques nous ont amenés à cette tragédie généralisée. Nous devons les dégeler. La responsabilité nous commande de reconnaître l’abdication de la raison et la démission de l’esprit dans la scansion de l’antienne islamiste justifiée par une lecture biaisée d’une construction humaine sacralisée et garantie par « le divin ». Il est temps de sortir des enfermements doctrinaux et de s’affranchir des clôtures dogmatiques. L’historicité et l’inapplicabilité d’un certain nombre de textes du corpus religieux islamique sont d’évidence, une réalité objective. Nous l’affirmons. Et nous en tirons les conséquences. »



Un corpus polémologique virulent a existé dans la tradition islamique classique. Il est le véritable et le seul référentiel des groupes djihadistes. Il doit être totalement proscrit. Nous avons la responsabilité et le devoir de combattre la réactivation de tous les processus qui l’installent et l’érigent en commandements célestes. Il incombe aux dignitaires religieux, aux imams, aux muphtis et aux théologiens de décréter plus que son inconvenance, mais le reconnaître comme attentatoire à la dignité humaine et contraire à l’enseignement d’amour, de bonté et de miséricorde que recèle grandement la Tradition. Renouer surtout avec l’humanisme d’expression arabe qui a prévalu en contextes islamiques à travers l’histoire et le conjuguer avec toutes les spiritualités et les conceptions philosophiques éclairées du progrès et de la civilisation. Il est consternant que cet humanisme soit oblitéré, effacé des mémoires et totalement occulté. Les noms d’al-Asma ’i, de Tawhidi, de Miskayawayh sont méconnus à cause d’une présentation de l’histoire atrophiée et mutilante. C’étaient eux et leurs émules qui avaient assis les fondements d’une civilisation impériale à l’architecture palatiale défiant l’éternité. Il est plus affligeant encore que, dans la régression terrible que nous connaissons, ces grands noms soient ignorés de leurs propres et lointains descendants. »
Ivan Avoscan - Transcendance
Ivan Avoscan - Transcendance


La « Laïcité » ( comme mode opératoire) a elle-même besoin de se convertir à ses idéaux : Liberté, Egalité et Fraternité. En particulier dans le traitement des minorités religieuses …
« on ne jauge le degré d’avancement éthique d’une société qu’à l’aune du sort des minorités en leur sein. Même si, in fine, dans une société libre, laïque et démocratique, il n’y a de majorité et de « minorité » qu’au Parlement.... »
« Savoir endiguer la déferlante extrémiste, ravaler le délabrement moral, guérir du malaise existentiel, en finir avec l’indigence intellectuelle et la déshérence culturelle. Aller vers l’universel. Ne pas s’arcbouter sur les particularismes irrédentistes. Telle est la vision programmatique pour sortir de l’ornière dans laquelle nous nous débattons. L’extrémisme est le culte sans la culture ; le fondamentalisme est la croyance sans la connaissance ; l’intégrisme est la religiosité sans la spiritualité.

L’éducation, l’instruction, l’acquisition du savoir, la science et la connaissance sont les maîtres-mots combinés à la culture et l’ouverture sur le monde avec l’amour du beau et l’inclination pour les valeurs esthétiques afin de libérer les esprits de leurs prisons, élever les âmes, flatter les sens, polir les cœurs et les assainir de tous les germes du ressentiment et de la haine. »

jeudi 29 janvier 2015

Ghaleb Bencheikh, défend une religion intelligente. -1/2-


Harmonie_entre_la_Foi_et_la_Science - L._Seitz_-_Galleria_dei_Candelabri Fresque avec motif allégorique dépeignant un sujet démontrant la nécessité d’unir la Foi à la raison, et grisaille représentant Saint Thomas d’Aquin en train d’enseigner ...


Je viens d'entendre dans une émission de débat : Ghaleb Bencheikh... Il est né en 1960 à Djeddah en Arabie saoudite, il est docteur en sciences et physicien franco-algérien.
Fils du Cheikh Abbas Bencheikh el Hocine et frère de Soheib Bencheikh, ancien recteur de la Grande Mosquée de Paris et ancien mufti de Marseille, il est également de formation philosophique et théologique et anime l'émission Islam dans le cadre des émissions religieuses diffusées sur France 2 le dimanche matin.
Il préside la Conférence mondiale des religions pour la paix, ce qui l'amène à de nombreuses interventions en France et à l'étranger.


J'ai été touché par ses convictions, et son appel à l'intelligence et à la Culture... Comme Chrétien, ce qu'il dit me touche d'autant plus, c'est que je perçois dans ma propre religion des concepts « flous » qui entretiennent – à juste titre - l'incompréhension des agnostiques...

« L’extrémisme est le culte sans la culture ; le fondamentalisme est la croyance sans la connaissance ; l’intégrisme est la religiosité sans la spiritualité. » G.B.

Ainsi, à propos de cette vague totalitaire qui se dit musulmane : Ghaleb Bencheikh, dit encore : « il est faux de dire que la religion n’a rien à voir dans tout cela. Le problème est dans le corpus. »
Malgré la situation du monde musulman, Ghaleb Bencheikh ne désespère pas ; il pense que le travail de pédagogie peut être fait : «La plus grande des marches commence toujours pas un pas.» «Il faut doter les intellectuels musulmans d’une intelligente croyance», préconise-t-il.
Bencheikh appelle à une “refondation de la pensée islamique”. Le plus urgent néanmoins, est de “désacraliser la violence commanditée par la transcendance”, ce qui équivaut à désamorcer une véritable bombe à retardement.
Il y a de la responsabilités des religions de s'expliquer sur les actes du passé et du présent :



« Cette guerre réclame de nous tous, qui que nous soyons, hommes et femmes de bonne volonté, mais surtout de nous autres musulmans de l’éteindre. Il est de notre responsabilité d’agir et de nous opposer à tout ce qui l’attise et l’entretient. Nous ne le faisons pas pour obéir à telle injonction ni parce que nous sommes sommés de nous « désolidariser ». Nous agissons de la sorte, avec dignité, mus que nous sommes par une très haute idée de l’humanité et de la fraternité. »
(...)
« … il est temps de reconnaître, dans la froideur d’esprit et la lucidité, les fêlures graves d’un discours religieux intolérant et les manquements à l’éthique de l’altérité confessionnelle qui perdurent depuis des lustres dans des communautés musulmanes ignares, déstructurées et crispées, repliées sur elles-mêmes.
En effet, le drame réside dans le discours martial puisé dans la partie belligène du patrimoine religieux islamique – conforme à une vision du monde dépassée, propre à un temps éculé – qui n’a pas été déminéralisée ni dévitalisée. Des sermonnaires doctrinaires le profèrent pour « défendre » une religion qu’ils dénaturent et avilissent. Plus que sa caducité ou son obsolescence, il est temps de le déclarer antihumaniste. » G.B.

A suivre :

mardi 27 janvier 2015

Lecture : De la croyance à la foi critique – J. Moingt -9/99-

Toujours sur ' la Révélation '

1- Dieu confie sa parole à un homme pour en interpeller d'autres ...

2- «  Le progrès définitif sera que Dieu, s'identifiant à Jésus et s’appropriant sa parole, s'adresse directement aux hommes. » ( p 160)

«  la révélation brise ses liens au passé et se projette dans l'en-avant du temps..(...) elle adresse à l'univers entier le même message de salut... » ( p 171)



Je tente de regrouper en un tableau, la réflexion de J. Moingt sur la Révélation : ( p 174-175)
Des « temps anciens » au Christ, il y a continuité de la révélation du Salut.





Les temps anciens - > 1ère Alliance - > Nouvelle alliance
L'antiquité Le 1er Testament Le Nouveau Testament
La révélation : l'appel ressenti d'une Présence transcendante dont témoignent ces croyances.. + Non pas les récits, les paroles... mais la voix intérieure qui s'énonçait comme Parole de Dieu par la bouche des Prophètes et qui mettait le peuple en marche vers le destin auquel il se sentait appelé. + elle s'insère en Jésus dans un moment du temps.
La foi : l'attraction qu'elle exerce sur l'esprit des hommes pour le tourner vers elle +. Sa confiance en cette Parole, son sentiment d'être élu et conduit par Dieu + La foi en Lui est foi à ce qui advient et se passe dans le temps
Le salut : l’incessant renouvellement de la vie que cette foi fait espérer +. l 'Alliance de Dieu avec son peuple, pleine de promesses de bonheur qui soutenaient son espérance de le voir venir enfin à son secours + Le salut qui s'accomplit par lui devient le retournement du cours de l'histoire
Dieu : le terme absolu du salut, Source de plénitude de Vie, qui fait désirer et célébrer sa Présence à travers les phénomènes de l'univers. +. le guide de ce peuple, son créateur et son sauveur, qui se faisait connaître à lui comme le Seul Seigneur de tous les hommes. + Dieu se fait connaître en Jésus (son fils ) selon le lien qu'il contracte lui-même avec l'histoire des hommes


dimanche 25 janvier 2015

Patrick Viveret - Le sacrifice d'Isaac, l'écologie et la spiritualité

Patrick Viveret est Philosophe ....  Animateur de la JEC (Jeunesse étudiante chrétienne) dans le cadre du mouvement du christianisme social des années soixante, il rejoindra le PSU après 1968, puis le Parti socialiste ... Il est nommé conseiller référendaire à la Cour des comptes en 1990.
Actif dans les mouvements altermondialistes, il a participé en 2001 à Porto Alegre au premier Forum social mondial et collabore régulièrement au journal Le Monde diplomatique.
Ses domaines d'intérêt sont la philosophie politique, l'économie, la comptabilité, les mouvements associatifs et des alternatives au développement non durable, telles qu'une « sobriété heureuse » démocratiquement débattue et choisie ou des « politiques publiques de mieux-être ».
En 2012, il participe à la fondation du Collectif Roosevelt 2012 (qui propose une analyse originale des causes de la crise du système et des réformes économiques, sociales et écologiques) avec Stéphane Hessel, Edgar Morin, Curtis Roosevelt (petit fils du président Franklin D. Roosevelt), Michel Rocard, Pierre Larrouturou....
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Le sacrifice: d'Isaac à Jésus-Christ
"En ce moment, on est dans une phase très importante de renouveau des questions spirituelles, des enjeux de sens. C’est positif, mais au nom de ce renouveau il faut interpeller les religions. C’est ce que j’appelle l’interpellation spirituelle du fait religieux.

Prenons par exemple la fameuse histoire présente dans les trois religions du Livre : le sacrifice d’Isaac. Une interprétation religieuse est issue de la peur, elle fait du sacrifice d’Isaac un test d’obéissance d’Abraham à Dieu. L’autre interprétation est de progression spirituelle : elle dit « tu te trompes sur la nature même du divin, qui te demande d’être dans l’amour et pas dans la peur et le sacrifice. »
Anton Solomoukha. Sacrifice d'Isaac

C’est la question de la nature du divin. Ce n’est pas la même chose de le situer du côté de l’amour ou du côté de la pleine puissance. Cela entraîne des tas de conséquences concrètes, des postures qui sont éthiquement et spirituellement insoutenables dans le rapport aux femmes, par exemple."

(...)

"La spiritualité fait son retour par l’écologie parce qu’à partir du moment où l’écologie repose la question de la reliance à la nature et l’univers, elle ouvre dans l’espace sociétal des questions qui avaient été fermées par une posture qui excluait la question de la nature - la posture de Descartes et de Bacon. En rouvrant cette question, l’écologie a aussi réouvert la question spirituelle. C’est dire nous sommes des êtres reliés, et l’on ne peut pas réduire la question de l’existence à ce que nous savons du côté du visible. Il faut aussi poser la question de notre rapport à l’invisible. On est sur le terrain des grands enjeux spirituels. Le problème est que la modernité, considérant que ces questions disparaîtraient un jour d’elles-mêmes, a laissé à la religion le monopole des questions spirituelles."

(..)

"La modernité, c’est l’émancipation, la liberté de conscience, les droits humains et en particulier les droits des femmes. Mais sans le pire de la modernité qui est la chosification du vivant, de la nature, des humains et donc la marchandisation intégrale.

La tradition, c’est la reliance à la nature, aux enjeux écologiques, au lien social, aux questions spirituelles. Mais la part d’ombre de la tradition est que souvent cette reliance se fait sous des formes de dépendance. Le lien social se transforme en contrôle social, le sens se transforme en sens identitaire, etc."

vendredi 23 janvier 2015

Lecture : De la croyance à la foi critique – J. Moingt -8/99-

Le Chapitre 2, s'intitule la révélation du Salut.

Des « temps anciens » au Christ, il y a continuité de la révélation du Salut.
L'annonce et la promesse du salut se fait par la loi et les prophètes. L'accomplissement se fait par Jésus et l'Eglise.
Je vais peut-être aller un peu plus vite …

«  C'est l'idée d'un Dieu unique et créateur (…) Il affiche des prétentions universalistes puisqu’il n'y a pas d'autre dieu que lui...(...) Il ne peut être connu que de sa propre initiative, en se révélant lui-même à qui il veut." (p 142)

Sur la Révélation :
1- « le mot de « révélation » évoque dans l'imaginaire du lecteur de la Bible la scène du Mont Sinaï où Moïse reçut les Tables de la Loi … (…) fracas d'ouragan ..etc... " Nous savons que cette scène n'a jamais eu lieu...(..) «  '' Dieu, nul ne l'a jamais vu'' ( J, 1, 18) Si donc le visage de Dieu n'est pas visible, sa parole n'est pas davantage audible …"
2- «  La relation à Dieu ( au divin, aux dieux) se faisait jusqu'ici exclusivement par la médiation du culte et des sacrifices, des prêtres et des rois, elle se fait maintenant directement de Dieu aux croyants, dans une simple relation de parole.. (…) c'est une grande nouveauté historique, et c'est un fait de révélation. » ( p 144 )
3- .. » révélation divine... authentifiée par Jésus, et par l'Eglise apostolique... »


«  Quelle histoire de salut se laisse lire dans les décombres de l'histoire biblique ? Note : J. Moingt cite Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman. Les nouvelles révélations de l'archéologie ; « La saga historique que nous conte la Bible ne doit rien à une quelconque révélation miraculeuse ; elle est le brillant produit de l'imagination humaine. (…) vers la fin du VIIe s avant J.C. »

Sur le débat juifs-chrétiens : J Moingt cite le philosophe juif Franz Rosenzweig :
«  Dieu a de tout temps posé une inimitié, et néanmoins il les a liés ensemble dans la réciprocité la plus étroite. (…) Aussi n'avons-nous tous deux que part à la vérité. Cependant nous savons que c'est l'essence de la vérité que d'être en partage, et qu'une vérité qui n'est en partage à personne ne serait point une vérité : même la vérité 'entière' n'est vérité que parce qu'elle est la part de Dieu »


C'est fort … ! Et c'est peut-être assez pour aujourd'hui ...

mardi 20 janvier 2015

Lecture : De la croyance à la foi critique – J. Moingt -7/99-

Aujourd'hui, le mot « croire » est l'objet de bien de malentendus, et de controverses... Il y aurait beaucoup de choses à dire, en partant du « savoir » qui se rapporte au réel... Mais si on s'arrête là, que fait-on du reste... ? Bien sûr, il y a l'imagination... Et aussi : l'imaginal... ! ?

Imagination créatrice avec Norman Rockwell
L'imaginal permet d'ouvrir à la connaissance symbolique, la réalité des archétypes...
L'imagination créatrice, possède « sa fonction noétique et cognitive propre, c'est-à-dire qu'elle nous donne accès à une région et réalité de l'être qui sans elle nous reste fermée et interdite » (H. Corbin, Corps spirituel et Terre céleste). Ce monde n'est ni celui connu des sens, ni celui connu par l’intellect
L’imaginal se nourrit, puis répond aux “valeurs qui orientent et élèvent la vie”, c’est-à-dire le beau, le vrai, le bien... Ainsi, « Croire », consiste aussi à : « veiller sur les grandes images qui nous habitent, les archétypes qui nous guident vers le pire ou le meilleur de nous-mêmes » et à ce que « notre imaginaire et imaginal soient nourris d’images les plus structurantes possibles ».... La Bible , par exemple ...
Bon… ! Ceci, n'est qu'une parenthèse que j'ouvre … ( et qui n'est pas dans le livre)

J. Moingt en est lui au Dieu Qui EST ( p 122) : Avec cette questions : les païens ont-ils une connaissance de Dieu ? Saint-Paul lui-même le laisse entendre ( Rm 1,19-23).
« Dieu s'est fait connaître aux païens en toute clarté, et ceux-ci, ensuite se sont détournés de lui pour adorer des idoles... » (p 123 ).

On dit que les hommes auraient commencé par adorer des dieux nombreux et divers, et tardivement « ils en sont venus à concevoir l'unicité et la pure spiritualité de Dieu »... Les historiens en reviennent … !
« Nous admettrons donc ce qui nous paraît être le fondement de la pensée de Paul et de la Bible entière, à savoir que Dieu a cherché de tout temps à se faire connaître des hommes, tous païens en ces temps si lointains, avec une assiduité telle qu'il faisait jaillir des lueurs de vérité à travers leurs ténèbres pour les acheminer à la peine connaissance de lui-même. » (p 124 )
(...)
« Dieu veut sauver tous les hommes et les appelle donc tous à la connaître, et d'abord à le chercher. Paul considère l'idée de Dieu comme un fait primitif et universel, qui ne naît pas d'une démonstration rationnelle, mais de la vue du Beau, du sentiment du sublime, de l'élévation de l'âme au-delà du visible vers l'invisible ; elle est de tout temps déposée par Dieu dans la raison, elle est même constitutive de la « droite » raison, ce qui fait passer l'homme de l'animalité à l'humanité raisonnable ; elle est don de Dieu à notre nature et la grâce de la première foi pour qui se laisse guider par elle. » ( p 127)

Ainsi, à la lumière des croyances des anciens, J. Moingt fait remonter le sentiment religieux à un sentiment d'absolu purement immanent à la conscience de l'homme. «  le mystère de l'homme est sans doute d'avoir appris à se définir en s'adossant au mystère de l'absolu. » ( p 129)

- J. Moingt envisage la Prière, ou le blasphème... Même origine …
« Toute prière porte la marque du défi, elle est provocation avant d'être invocation, elle proteste contre l'ordre apparent du monde qu'elle rejette comme un désordre. » ( p133)/

  • Le culte : « est un appel qui répond à un appel, écho d'un imprévu, événement de liberté dans lequel l'individu se découvre personne, éveillée à la conscience de soi par la rencontre de l'autre... » Bien sûr, il sert aussi à renforcer le lien social, il soude l'individu au groupe protecteur …
  • C'est ainsi, que J. Moingt termine ce chapitre sur « l'Attente d'un salut. » (p 135)

dimanche 18 janvier 2015

La Bible, revisitée en photos ...

Aujourd'hui, grâce à Dieu, le blasphème n'est plus reconnu dans notre état laïque... On peut donc se permettre - grâce à des artistes critiques - de se confronter à des rapprochements que nous n'avions pas envisagés .... Cela peut n'être d'aucun intérêt et parfois aussi nous étonner et nous proposer une autre vision des choses... Le mythe, peut s'en trouver revivifié...
En tout cas, c'est plaisant...

David LaChapelle est né en 1963 dans le Connecticut. Il est régisseur et photographe de mode et de publicité. Il a photographié de nombreuses célébrités,
Les oeuvres de David LaChapelle contiennent une réflexion sur notre société. Il a été classé parmi les 10 personnes les plus importantes dans la photographie au niveau mondial, par le magazine American Photo.

L’univers de David LaChapelle est unique, ses photographies sont très élaborées, souvent humoristiques, riches de sens et contenant des références religieuses, populaires, historiques ou pornographiques. Son art se veut glamour, avec une esthétique néo-pop... Il transforme les corps en objets de luxe et pose en même temps un regard sur la société de consommation. David LaChapelle souhaite repousser « les limites du monde réel », c’est son thème récurrent. Il questionne en permanence les images lisses et attirantes qui nous entourent et puise son inspiration dans cette culture visuelle. David LaChapelle recherche la beauté en utilisant des couleurs chaudes, un éclairage dramatique, des pauses énergiques et en jouant sur des exagérations. Son souhait est d’émouvoir le spectateur, de le faire rire, réagir ou de déclencher un débat.
Le Déluge
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Jésus mit en scène dans le monde actuel en reprenant l’iconographie classique





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samedi 17 janvier 2015

Le blasphème

Le blasphème fait-il partie des limites à la liberté d'expression ?


Jésus condamne le blasphème … Oui, mais ... Il précise le blasphème contre l'Esprit, et qu'il est de l'ordre de « l'impardonnable »... 
C'est important, puisque cette « insulte à Dieu » concerne une relation entre « esprit ». Ce qui est sûr, c'est que ce conflit est strictement spirituel, établi dans l'intériorité de l'humain... ( Peut-être est-ce là que nous avons besoin de cette image du Satan ...)
Dieu peut-il être ainsi atteint...?
Évidemment non..  Dans le contexte du « monde », ce que nous appréhendons de Dieu ne peut être touché , blessé par quoi que ce soit que nous pourrions dire, dessiner, penser même … Au contraire, la révolte même contre Dieu, fait partie de la complexité de notre foi … Nos textes en ont gardé de multiples exemples …

Les juifs eux-mêmes ( cf site Akadem) s'ils disent que le blasphème ( maudire D.ieu) est pointé dans la Tora ; ajoutent que pour maudire D.ieu, encore faut-il connaître son Nom et savoir le prononcer, ce qui n'est le cas que de ceux qui le connaissent intimement : 
« Les sages ont enseigné: on ne se rend coupable de blasphème que si on maudit D.ieu en employant Son Nom (le tétragramme). » (Traité Sanhédrin 56a)
Propagande anti-religieuse dans l'URSS de 1929

Seuls les humains pourraient se considérer comme atteints par l'insulte, blessés... Il s'agirait donc plutôt de la susceptibilité de ces croyants, voire de leur honneur... Pourtant les convictions de chacun ne sont que des traces dans le temps de notre recherche... Nous percevons bien que ces convictions évoluent, avec notre chemin, avec les événements, l'Histoire... (Ainsi d'ailleurs en est-il de la notion de blasphème, qui n'existe plus dans notre Droit...)... Il en est de même de nos convictions politiques, artistiques …Nous pourrions en être tout autant blessés...

Jésus, fut la victime de ce délit que l'on appelle « blasphème » : « Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, disant : Il a blasphémé ! Qu’avons-nous encore besoin de témoins ? Voici, vous venez d’entendre son blasphème. Que vous en semble ? Ils répondirent : Il mérite la mort. » Mat 26, 63-66
Aujourd'hui encore, affirmer qu'un homme puisse être Dieu,  c’est un blasphème au regard d’autres religions...


Je considère que le blasphème est salutaire, et qu'il interroge tout croyant sur l'image qu'il donne du divin …  

jeudi 15 janvier 2015

" Je suis …"

28 Mars 1968 - à Memphis Tennessee.
« I am a man », ( lors de la marche pour l'égalité )
« Ich bin ein Berliner » ( dans le contexte de la guerre froide) décliné ainsi sous toutes les formes ….
Je suis un humain(e) reconnu dans toute sa singularité, et reconnu comme tel... Reconnu libre, même si je vous choque …

Il y a plusieurs millénaires ( mythes bibliques) , puis il y a 2000 ans avec Jésus entré dans l'histoire , je reconnais, là, comme référence, le « Je suis... » … Il est Celui qui est, et nous assume... Il va jusqu'à épouser l'identité du malheureux, du petit, du rejeté … de Charlie massacré, du musulman ou du juif assassiné...

- Cette formule particulière en grec: « ego eimi », Je suis, repris par Jésus, revient vingt-quatre fois dans l’Evangile de Jean.

- Formule qui fait le lien avec le Nom révélé par le ''buisson ardent'' à Moïse...

mardi 13 janvier 2015

Lecture : De la croyance à la foi critique – J. Moingt -6/99-


Ce livre est dense, et donne beaucoup, beaucoup à penser … C'en est épuisant ! Et énormément excitant... Oui, c'est « intello », à l'opposé totale de la « foi du charbonnier ».

Intello... ? Certainement, mais comme j'apprécie, c'est à dire non réservé aux spécialistes... En effet, le genre « thèse », assez souvent m'insupporte... Quelqu'un a passé une année ( souvent plus ..), à regarder le coin d'un sujet au microscope ; le lecteur se perd alors dans les « notes », les détails ; et finalement se sent assez peu concerné par cet infinitésimal sujet.

J. Moingt, au contraire, prend énormément de distance avec son sujet, il se permet ainsi, de le situer dans son contexte, de voir toute l'étendue de sa complexité. C'est une réflexion aussi fine que globale … !
C'est une réflexion qui refuse la facilité du raisonnement habituel chez l'homme religieux : celle au pire de faire appel au « dogme », au mieux de tenter d'être poétique ou mystique...
Ici, J. Moingt, nous demande de ne pas paresser et de convoquer notre « raison ». Non pas seulement, notre raison... Mais passer de la « croyance » à la foi critique...

Et je n'en suis qu'à la page 120... ( 600, au total..) !
Là, J. Moingt continue de nous entretenir sur « Les Mythes » grecs, et leurs confrontation avec la philosophie ( Platon...)... Personnellement, j'élargis cette réflexion, jusqu'à aujourd'hui... Les mythes ne sont pas morts... Et, tant mieux !
« La crise du mythe ne vient pas du rationalisme d'une société en voie de sombrer dans l’irréligion ou l'athéisme, elle vient de l'évolution du sentiment religieux des fidèles, qui ne reconnaissent plus ce qu'ils croient ni ne trouvent de quoi satisfaire leurs aspirations dans ce qui est raconté au sujet de leurs dieux... » ( p 116) Cela n'est-il pas ce qui se passe aujourd'hui... ? Certains catholiques ne savent comment penser – peut-être pas ' Adam et Eve '… - mais ' Abraham ', ' Moïse '... etc, s'ils ne sont ''que'' des personnages mythologiques … ?
  • A creuser : « croire aux dieux » et « croire aux mythes » est-ce la même chose ?
  • Autre question : Comme chrétiens, aujourd'hui, «  quelle vérité sommes-nous susceptibles de reconnaître nous autres, hommes de modernité, à la croyance religieuse des anciens ? » ( p118) Je pense aux grecs, au paganisme, au 'dieu' du premier Testament ...etc. Quelle parenté établissons-nous entre notre christianisme et les ''religions antérieures''... ?
« l'incroyance de la postmodernité n'est que trop encline à les confondre toutes sous le même verdict d’irrationalité sinon de mensonge, en tout cas de vieilles rêveries dont le déclin a définitivement sonné pour un plus grand progrès et bonheur de l'humanité » ( p 119)
«  Le christianisme n'est pas tenté de montrer de la complaisance envers le paganisme, mais plutôt du mépris, de nier tout lien avec lui, et de n'avouer de dépendance qu'à l'égard de la religion juive, la seule qui ait fait profession de monothéisme depuis la nuit des temps... »

Disons, que J. Moingt tente de penser la vérité de la foi du croyant païen, et de justifier ainsi la rationalité de la foi en Dieu au regard de l'incroyance moderne. Sa méthode ici est phénoménologique, et non pas théologique...


Mes annexes :...
La phénoménologie par du principe qu'il existe un univers matériel indépendant du « je »... Je pourrais donc observer « objectivement » le « fait religieux »... ?... C'est plus compliqué...
« Les phénoménologues pensent qu’il existe une attitude naturelle qui se caractérise par une forme de naïveté. Car, dans cette attitude, nous croyons n’être pour rien dans ce qu’est la réalité qui nous entoure. Or, nous sommes doués de conscience et d’intentionnalité. Dès lors, les choses sont visées et comme constituées par notre conscience. Elles ne sont pas données passivement à notre appréhension. C’est nous qui donnons sens à ce qui nous entoure, par des actes de notre conscience. C’est la thèse du primat de l’intentionnalité. La philosophie doit ainsi opérer une sorte de conversion phénoménologique. On passe à la phénoménologie en pratiquant un changement complet d’orientation. Au lieu de se tourner vers les choses, on analyse le sens qu’elles ont pour nous, et comment il se constitue pour un sujet. On passe du domaine des significations objectives, telles qu’elles apparaissent dans les sciences positives, alors qu’on ne pense nullement la façon dont elles se donnent à nous et comment elles le peuvent, à celui du sens, dont on fait l’expérience immédiatement dans ce qui est vécu subjectivement. » Conférence de Foucault (http://litterature.savoir.fr/quest-ce-que-la-phenomenologie/)

Bon... ! C'est un peu compliqué... C'est pourtant, le point de départ de l'étude de ce que nous appelons aujourd'hui : ''le fait religieux''... La phénoménologie de la religion est la description du fait religieux. Cette discipline se propose d'étudier la conscience du croyant, sa conception du monde, et éventuellement, sa perception des faits religieux.

Jacques Maritain écrivait :« la religion est essentiellement ce que nulle philosophie ne peut être : relation de personnes à personnes. » La philosophie répond qu'elle est fondamentalement ce que nulle religion ne peut être : réflexion critique d’un existant sur la globalité de l’existence.

dimanche 11 janvier 2015

Lecture : De la croyance à la foi critique – J. Moingt -5/99-

Quelle richesse que ce livre ! Il y a là sujet à une bibliothèque … !

J. Moingt part maintenant à la recherche de cet « Autre » : sujet de ma foi ? Il observe également les arguments de ceux qui s'ils acceptent de se poser cette question, refusent de l'exprimer dans un langage religieux …
«  Si l'on admet donc qu'il y a une surnaturalité et une transhistoricité en l'être humain, alors on se trouve peut-être en face de l'origine ultime du divin » J. Ferry en débat avec M. Gauchet..
* Peut-on entièrement rendre compte de soi, par soi-même ?

La transcendance... ?
Moïse devant le "buisson ardent"
« Il y a la transcendance de l'autre homme, si semblable à moi, mais qui se refuse à se réduire à moi, autant que moi à lui ... » ( p 107)
Transcendance de la société... de l'histoire …. du monde … ?

Et, la transcendance divine ?... « elle ne peut être éliminée à priori... »
- Ou bien, le Dieu des religions est intervenu dans les lointains de l'histoire pour se révéler à l'homme,
- ou bien, l'homme portait en lui de tout temps le nom de Dieu écrit par la même main qui lui a donné la vie ?
«  Nous disposons de deux bases solides :
- la présence d'un croire religieux dès le début d'une écriture de l'histoire humaine
- d'autre part, le fait d'un croire anthropologique qu'il est légitime d'estimer primordial puisqu'il est constitutif de l'existence humaine. » (p 108)

Un grain de sable par Mati Klarwein  (1963-65)
« Notre parcours d'histoire, c'est de la religion, du sacré, du divin, des dieux, mais pas Dieu lui-même... » !
«  Les homme n'ont pas eu besoin de Le chercher, ils l'ont trouvé, car il était avant eux là où ils le découvrent. » ( p 110) ..  « Le monde divin est à la fois l'enveloppe et l'envers du monde physique et humain, au-dessus et au-dessous, il en est l'hypostase ... » ( p 111)

En effet, J. Moingt parcourt l'histoire des religions, et je ne peux ici tout reprendre …. et arrive au dieu unique... sommet d'un panthéon... Au passage, il lit Paul Veyne, le grand historien, qui se pose la bonne question : Les grecs ont-ils cru à leur mythes ?
« sans aucun doute, répond-il d'entrée de jeu, et c'est nous qui avons tort de nous en scandaliser : qu'on parle de mythe, de vérité, de croyance, de fiction ou d'histoire, il ne s'agit là que de productions culturelles de l'imagination transcendantale ; quand on étudie les croyances, il faut partir du principe que la vérité est plurielle et analogique, car chaque culture, chaque société, chaque époque a son programme, ses normes et ses critères de vérité ; et l'auteur y revient en conclusion, car la vérité n'est pas un invariant transhistorique, mais une œuvre de l'imagination constituante... ( c'est du P Veyne …)
la "résurrection" de Lazare Rembrandt (1630 )
Les grecs étaient capables de critiquer leurs propres mythes, d'en rejeter le merveilleux et tout ce qu'ils jugeaient indigne de la divinité, mais ils avaient leur manière d'y croire, de même qu'ils avaient leur façon, qui n'est plus la nôtre, d'écrire l'histoire..
. »

Personnellement, je tiens les mythes pour une expression de transcendance, c'est à dire d'une réalité qui ne s'en tient pas à limitation obligée de nos sens et de notre raison …


J. Moingt conclue sa lecture de P Veyne, par «  C'est pourquoi nous, aujourd'hui, qui ne croyons plus aux mythes ou qui en avons d'autres, nous pouvons reconnaître l'authenticité de la foi aux dieux des hommes des temps anciens sans la réduire à la crédulité dans leurs mythes. » ( p116)

vendredi 9 janvier 2015

L'identité d'Euler: la plus belle équation ...

La plus belle équation de l'Histoire, revient au mathématicien suisse Leonhard Euler au XVIIIe siècle : eiπ + 1 = 0. Elle décore le plafond du Palais de la découverte...



L'identité d'Euler présente la particularité de relier entre elles les cinq grandes constantes des mathématiques : 0, 1, pi, e et i





Cette relation comprend en elle seule tous les fondements des mathématiques. Chaque élément représente un élément important des mathématiques.

Il y a les éléments de notre système de comptage :
  • 0 : aux racines indiennes , l'élément nul. Il représenter le « rien » 
  • 1 : l'unité, la base, dont l'origine se perd dans la nuit des temps... 
On trouve les opérations mathématiques :
  • = : le signe de l'égalité, des équations. 
  • + : le signe de l'addition, la base des calculs. 
  • × : le signe de la multiplication, qui est aussi la puissance supérieure de l'addition. 
  • ^ : la puissance, la puissance supérieure de la multiplication. 
Et les principales constantes :


π : la constante d'Archimède, découvert pendant l'Antiquité grecque, définie comme le rapport du périmètre d'un cercle sur son diamètre. ( Pi = 3.14159265.. )

e : la constante d'Euler, la base de la fonction exponentielle. C'est aussi la valeur pour laquelle le logarithme népérien vaut 1. Un nombre impossible à écrire exactement dans l'écriture décimale (2,718281828...), il relève de l'économie, de la croissance, c'est la base de la prédiction, on le retrouve partout, dans la nature, dans la société, dans le développement d'une plante, l'extension d'une épidémie ...

i : la base des nombres complexes, définie comme la racine carré de -1, en effet i² = -1. Un nombre « imaginaire », représenté pour la première fois pendant la Renaissance mais qui n'est maîtrisé que depuis le XIXe siècle, il symbolise l'algèbre et permet de résoudre des équations polynomiales qui pendant longtemps n'avaient pas de solution.


On dit que ce nombre est imaginaire (!), car nous savons tous qu'un nombre élevé au carré est soit nul ou positif. Et, pourtant... on peut faire pas mal de chose avec ce nombre imaginaire.

Il « existe » ( en tout cas, nous les avons inventé...) des nombres transcendants...

Un nombre est transcendant s'il n'est pas solution d'aucune équation polynomiales à coefficients entiers. Par exemple sqrt(2) (racine carré de 2) n'est pas transcendant puisqu'il est solution de l'équation x²-2= 0.

Jusqu'en 1844 personne ne savait s'il existait un seul nombre transcendant. En 1873 Charles Hermite démontre que le réel « e » est transcendant, et en 1882 Ferdinand Lindemann montre que « PI » est transcendant. Ce dernier résultat clos le problème de la quadrature du cercle posé depuis l'Antiquité par les Grecs (qui consiste à construire à la règle et au compas un carré ayant la même aire qu'un cercle donné) en y répondant par la négative.



Bertrand Russell « Les mathématiques ne possèdent pas seulement la vérité, mais la beauté suprême, une beauté froide, austère, comme celle d'une sculpture. »

Sources: dernièrement un article de Télérama, entre autres ...

Enfin, pour connaître le détail du contenu du raisonnement qui amène à l'identité d'Euler, visionnez cette vidéo, qui part de connaissances de niveau BAC ...

« Raison d'être de la formule d'Euler et de l'identité d'Euler »

jeudi 8 janvier 2015

Je suis "Charlie"

Personnellement, je préfère la formule: "Je suis Charlie"... 
Bien sûr, je ne suis pas à la hauteur de cette phrase... Un seul a été capable de la porter pour toute l'humanité, Jésus: Lui, a été chacun d'entre nous, au plus fort de sa souffrance, et nous donne l'espoir de la victoire contre le mal, la haine et la mort...
Derrière la croix, il y a " Je suis Charlie" , "je suis ..."

Le texte, ci-dessous, que j'ai copié... dit très bien ce que je ressens...

Extrait d'un texte du site de Zabou the terrible
Que cela soit clair : je ne suis pas Charlie, (...)

J’ai moi-même en horreur l’outrance et la moquerie de l’autre : je cherche à le respecter, dans son altérité, infiniment ; à l’aimer, comme le Christ en qui je crois m’y invite. Bon, que cela soit clair aussi : j’y échoue bien souvent et c’est peut-être là que je suis le plus « Charlie ».
 En revanche, je suis infiniment attachée à la possibilité d’être (de) Charlie. Pour la liberté d’expression, d’abord, même si cela semble grandiloquent : avoir cette possibilité de tout dire, sans rien craindre…
J’y suis doublement attachée en fait : parce que c’est dans cette possibilité aussi que moi, j’espérais, je l’avoue, un jour, ta prise de conscience, ô rédaction de Charlie, de ce qui est dit dans la Bible, un livre qui m’est cher et que tu as choisi parfois de conspuer : « Tout (m’)est permis mais tout n’est pas profitable ».
Découvrir, en grandissant ( ?), le sens de cette belle et juste phrase.
Découvrir qu’on peut dénoncer, critiquer, sans manquer au digne respect des uns ou des croyances des autres.
Ceci étant dit, je l’admets, l’outrance, parfois, en grossissant les traits, peut aussi nous aider à prendre conscience de nos propres ridicules, de notre mauvaise communication, de nos travers et nous pousser à nous améliorer.
Et, de plus, j’aime le talent, le panache chez mes « adversaires de pensée », et certains de tes dessinateurs n’en manquaient pas sous leur apparente grossièreté.

Enfin, las. De toute façon, ce n’est plus le temps des débats.
Ce n’est plus le temps des mots non plus d’ailleurs.

Il n’y a plus qu’un seul mot à dire, en réalité, celui d’une condamnation ferme.
De l’acte.
Et de toute tentative de récupération : présente, comme future.
Les hommes de Charlie hebdo se voulaient libres, quoi qu’ils aient choisi une autre voie que la mienne : leur rendre hommage, c’est continuer à grandir en humanité, un point, où, certainement, eux et nous, chrétiens, nous retrouvions.

Pour moi, chrétienne, c’est aussi et avant tout le temps du silence et de la prière.
Pour vous, vos familles, vos proches… temps d’horreur absurde.  
Pour vos agresseurs : hommes, eux aussi,
Hommes à l’humanité comme à retrouver, sous l’horrible écorce d’un acte, d’un endoctrinement.
Temps de silence et de prière pour choisir, sciemment, au plus noir de l’horreur et de la déchéance de l’homme, de laisser poindre l’espérance, même violée, même voilée.