lundi 5 octobre 2015

Jésus et Nicodème -1/7- : Le Talmud, Hillel

Ma question est la suivante : Que pouvait comprendre un juif 'religieux comme Nicodème, du concept de ''nouvelle naissance'' avancé par Jésus.. Et plus généralement ; quel était l'enseignement commun que partageait les ''rabbis'' à l'époque de Jésus... ?
Avant de déclarer que Nicodème, n'avait pas compris les propos de Jésus - au point de penser que Nicodème s'imaginait que Jésus parlait de revenir dans le ventre de sa mère, au sens physique ! -... Je vais tenter de comprendre ce que pouvait penser et savoir Nicodème... Le Rabbi Nicodème, Docteur de la loi, membre du Sanhédrin, devait avoir une érudition et une réflexion au moins égale à celle des rabbins de cette même époque … Alors, remontons dans le temps … dans le judaïsme du premier siècle de notre ère... Cela mérite bien d'être un peu long...

Le Talmud
Peut-être, aujourd'hui, peut-on consulter le Talmud, qui précisément reprend les enseignements du judaïsme de cette époque ?
Rappel : Le Talmud est conçu en deux parties, l’ancienne « MISHNAH »  et la nouvelle « GEMARA ». Le « MISHNAH » est la transcription d’explications des écritures qui étaient retenues en mémoire, et le « GEMARA » (onze fois plus grand) est la librairie des commentaires commentés sur ces explications ! ! !
Après la mort de Jésus-Christ, le Talmud, (Mishnah seulement) était enseigné verbalement par les rabbins. Rien n’était écrit. Au IIème siècle, quelques rabbins prirent la responsabilité de recueillir et de rassembler ces commentaires verbaux et d’en faire des livres. L’idée vient de Rabbi Akiba vers l’an 135, sous l’empire d’Adrien.
Le texte de la Michna cite des rabbins qui ont vécu depuis les alentours de l’an 100 avant l’ère commune ( J.C.) à 200 après. Ces rabbins sont appelés les Tannaïm (« professeurs »). Figurent dans ce groupe des grands Maîtres comme Rabbi Yo‘hanan ben Zakkai, Rabbi Chim‘on bar Yo‘haï, Rabbi Akiva, Rabbi Yehouda ha Nassi.


Hillel
Par ailleurs, il est intéressant de connaître précisément un maître qui illustre à merveille le point de vue pharisien : Hillel « il trouva dans la liberté d'interprétation admise par la loi orale l'inappréciable instrument grâce auquel la Torah pouvait s'adapter aux vicissitudes les plus diverses. » Le Talmud de A. Cohen ( p 33). Hillel est un sage des années qui précèdent l'ère chrétienne, un contemporain du roi Hérode et de Jésus. Hillel était président du sanhédrin pharisien de l’an -30 jusqu’en l’an 10 de l’ère chrétienne.
La génération de Hillel fut la dernière où les sages étaient mentionnés par deux, les "zougot", les couples. Le premier étant, d'après la tradition, le "nassi", président du sanhédrin, et le second, le "av Beth Din", président du tribunal. Ainsi, le nom de Hillel est toujours associé à celui d'un autre sage, Shamaï. Les deux personnages sont en opposition quasi constante, d'abord par leur caractère, et ensuite par leur approche de la Halakha, de la Loi.


Hillel, c'est l'homme patient, affable, avec une grande capacité d'accueil et d'humanité. L'image qui nous est donnée de Shamaï, par contre, est celle d'un homme irascible, sévère, strict et rigoureux, sinon rigoriste. Tous les deux, illustrent l'importance de la ''controverse'' dans la recherche de la vérité...

"Soyez doux comme Hillel et point vif comme Shamaï" (Chabbat 30b).

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