lundi 23 juin 2014

Pourquoi la légende arthurienne... ? -4/4-

Willy Pogàny (1912)
La légende arthurienne est au cœur du Moyen-âge, et participe pleinement à la construction de nos idéaux, et alimente encore aujourd'hui nos rêves... L'aventure est guerrière, amoureuse et spirituelle... rien de moins !
Le roman breton se détache du récit antique, grâce sans doute à l'originalité d'un Chrétien de Troyes, mais aussi, parce que le roman courtois est issu de légendes celtiques et de poèmes épiques très anciens... ( Voir note (1) qui constitue un prochain article )…
Cette légende devient mythe, parce qu'elle tente de résumer l'histoire de l'Homme. « Il s'agit de conjurer les effets d'une faute originelle, d'une « séparation ». L'idéal est alors de réaliser « l'âge d'Or », l'ère glorieuse où l'homme sera réconcilié avec Dieu, les dieux …, avec le monde, avec lui-même. La cour d'Arthur préfigure l'ordre des beaux temps à venir » ( avec les souvenirs d'Alexandre, de Charlemagne...).
Willy Pogàny (1912)  Parsifal the Fool

« Aujourd'hui, on lit ces romans pour l'enchantement, pour les grands ébats de l'imagination émerveillée. Et, lisant tel passage, vivant tel épisode d'une aventure, il arrive que l'on se sente saisi d'un sentiment très étrange : au cœur de ce passage, de cette aventure, on croit saisir confusément l'écho de quelque chose de proprement mystérieux, l'écho d'un enseignement secret. Il manifeste la pensée des origines, des âges celtiques lointains : ce n'est pas médire Chrétien de Troyes que supposer qu'il ne pouvait être sensible à la pensée animant les œuvres galloises et armoricaines dont il s'inspira. Pourtant il en subsiste cet écho qui trouble et inquiète dans les ouvres française du romancier. »
« Ces romans « nous entraînent dans le monde des métamorphoses, comme le célébrait le barde Taliésin chantant : «  J'ai été torrent sur la pente. J'ai été un saule, un sanglier. J'ai été un cri dans la bataille. J'ai été une vague brisant sur l'immense rivage... » Nous entrons nous aussi dans le cycle des métamorphoses. Nous pouvons dire : J'ai été Erec qui faillit sombre dans l'oubli de la vaillance. J'ai été Yvain, j'ai été Lancelot parti délivrer la reine. J'ai été Cligès et Soredamor...
Dans le cours de tant de vies nous acquérons plus de vie. C'est là l'enchantement dont nous ravit la bouche d'or. »
Citations de J.P. Foucher, prof. De littérature du Moyen-âge, préface Chrétien de Troyes.

Galaad face au Graal
J'ai peu parlé du Graal... Il est pourtant, la fine pointe de la légende christianisée. Non pas, si l'on en reste au livre de Dan Brown, puisque l'implication maçonnique, ou des templiers, ou même des cathares.... contredit le message symbolique de cette coupe. Le Graal est lié à la tradition celtique, avant d'être porteur d'un rite eucharistique ( Rappelons-nous que le Concile de Latran date de 1215, et traite de la transsubstantiation... ).

Ensuite, bien entendu ce sont les moines qui ont transcrit, corrigé, l'histoire pré-chrétienne et les légendes païennes. Les personnages ont même été reportés dans une époque contemporaine, avec attitudes chrétiennes et châteaux médiévaux. Les contes arthuriens, malgré tout, ont gardé en arrière plan beaucoup d'éléments celtiques : la déesse Epona, et le cheval blanc, l'épée Excalibur et la dame du lac...etc. ( voir plus avant)

"Je pense que la fascination durable du Graal est son caractère insaisissable, c'est comme un puzzle nul n'a encore résolu et les gens voient cela comme un défi, tout comme les anciens chevaliers... " Michael Wood, historien, qui depuis sa jeunesse reste fasciné par cette légende.
Je n'ai donc pas fini de lire, étudier, chercher... autour du Graal.


Vous pouvez suivre, et vous documenter sur La Quête du Graal et la légende arthurienne, sur mon site dédié à ce Mythe :  ICI...

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