mardi 29 avril 2014

Un sondage, pour préciser une étape sur le Chemin.

Un sondage n'apporte aucune lumière sur ce qui est vrai, mais il peut manifester, quelques "signes des temps"... Et si la Foi, reste depuis les Evangiles ( et avant ...) une même Espérance, la religion, elle, change ( et tant mieux ...).
La religion, aujourd'hui s'inscrit dans la société en 'concurrence' avec d'autres institutions, elle se médiatise; mais n'en est plus le socle. Nous intégrons et valorisons le doute, le choix, la tolérance, la laïcité ...etc. Mais pour autant, la 'croyance' n'est pas éconduite.
Certains estiment que la religion est trop présente dans les médias ( le pape, les islamistes, 'la manif pour tous', etc  ...), et pourtant, admettent qu'elle va encore se maintenir longtemps ... Mais, davantage pour les autres que pour eux-mêmes puisque près des deux tiers, aussi, estiment que l’on peut réussir sa vie sans dimension spirituelle ou religieuse.
 
La question du sens, reste essentielle. Mais - la plupart d'entre nous - se méfie de la réponse religieuse, trop axée sur Une Vérité figée depuis des siècles ...
Personnellement, dans ma recherche, je privilégie en priorité " La religion" parce qu'elle offre la sagesse d'une Tradition. Cet ancrage me parait essentiel. Ensuite je passe cette Parole au crible de la philosophie et de la science... Ce passage par le tamis de la raison, m'offre la possibilité ensuite de choisir, de m'engager ... Au final, c'est ma liberté ( mon intuition ) qui m'aide à maintenir un cap, dans ma recherche.... Parce qu'il s'agit d'une Quête... L'essentiel, c'est le Chemin ....
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L 
Personnellement, s'il fallait répondre au risque de ma vie ... Je dirai également "je ne sais pas ...!". 
Mon espérance, choisirait " la résurrection de la chair ". La chair, ne se résume pas au corps périssable... Il est mon essentiel, lui-même constitué par cet ensemble " corps-âme-esprit " qui a traversé une vie, cet essentiel est appelé à rester " vivant ", à l'image de ce qu'a vécu le Christ .... 
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Je me dis " Catholique ", non par choix, mais par " don ". Ma religion fait partie de moi ( mon éducation, ma culture, mes rencontres ...). Je ne suis pas en communion, avec beaucoup de points soulignés par le Magistère... Mais, je suis persuadé que la religion ' change ', qu'elle a changé, et qu'elle changera encore beaucoup .... Nous ne sommes qu'au début du christianisme .... Rendez-vous dans 33.333 ans ...!
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Oui, je pense que la dimension spirituelle est ESSENTIELLE, pour réussir sa vie personnelle. J'exclus de cet essentiel: le mot " religieux"... La religion n'est qu'un "véhicule", un moyen ... La religion ne confère aucun statut, aucun lien privilégié ... Nous ne l’emporterons pas avec nous, après la mort ...!

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Certaine ...? Non .. Probable, oui!   - A mon avis " Dieu " doit être assez éloigné de ce que nous pouvons en dire. La plupart du temps, je ne crois pas au " dieu " dont on me parle... 
Je préfère utiliser les " images de Dieu " véhiculées par les Evangiles ... Je pense qu'elles sont riches d'enseignement et de confiance ...

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Le catéchisme n'est qu'une étape dans une réflexion... S'y arrêter, c'est nier le principe même d'une vie de foi, et de recherche ... C'est nier qu'il puisse y avoir un chemin ... ( Et pourtant, Jésus lui-même, s'est présenté comme le Chemin ...! )
Ce Chemin, inclut la nature ( le respect de toute vie ...etc ). Mais, bien sûr, Dieu ne se réduit pas à sa création ( l'Univers ...), il est Esprit, Energie ( ce sont des mots d'aujourd'hui ...);  plus que surnaturel, il est transcendant .... Mais, s'il n'est pas Celui avec qui dialoguer ... alors ce n'est pas Dieu ...!
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Pas trop ...! Sans doute suis-je " trop " dans l'intellect... Je regrette, de ne pas être assez disponible ...
La plupart du temps... - " je ne marche pas "! - Je reste observateur.
Je reconnais que le rituel de l'Eucharistie, est beau, complet ... mais je supporte mal, de n'être qu'observateur ... 
Je voudrais être à l'autel !




















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Les religions vont perdurer, et se transformer ... 
Sinon, elles mourront.... Et, nous en créerons d'autres ! Mais, à mon avis - le Christianisme - même s'il n'est pas loin d'être la religion de la sortie des religions ( et c'est bien ...), nous ne pouvons faire autrement que faire " Eglise " ...
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Sources: Sondage OpinionWay réalisé en ligne pour CLES du 25 septembre au 3 octobre 2013 sur un échantillon de 2 017 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

dimanche 27 avril 2014

Le culte catholique de Marie.

Il y a la « Marie » de l'histoire, la « Marie » de la théologie ...etc
Et, aujourd'hui, au XXIe s., il y a la « Marie » des catholiques.
C'est cette « Marie » qui me questionne, et que je découvre autour de moi, chez les catho. Et dans les revues catho.
Qu'en disent-ils ?

« Pure, tendre, fidèle, protectrice, maternelle, compatissante... » Voilà quelques qualificatifs employés. On se confie, Marie rassure, console... En un mot, c'est une « mère ».
Ensuite, faire entrer cette figure, dans sa spiritualité; c'est indéniablement l'imprégner de « féminité »... Parce qu'il est dit que « l'humain a besoin de la tendresse féminine, maternelle, charnelle... »

« Indispensable féminité » titre les cahiers Croire, et replace Marie à la suite des belles figures de l'ancien Testament : Esther, Judith... Oui, mais, « on ne prie pas » ces femmes admirables... !

Voici ce qu'en dit J Ratzinger : « L'une est veuve, l'autre est dame de harem à la cour du roi de Perse (…) les deux incarnent l'Israël battu (…) et en même temps la force morale inaltérée d’Israël qui ne peut jouer son atout contre les puissances de monde (…) la femme qui apporte le salut, incarnation de l'espoir d'Israël , chemine au côté des mères bénies et de celles qui sont privées de bénédiction (…) la femme stérile, la femme impuissante devient porteuse de sa lut parce que là se trouve le lieu de la révélation de la puissance de Dieu. Après toutes les chutes du péché, la femme reste mère de la vie ( Gen 3) »

Le catholique, s'il connaît bien « l'Immaculée conception) ( Lourdes …) méconnaît que cette « femme ordinaire » soit née sans le péché originel... Il retient plutôt que:
Marie est visitée par l'ange ( comblée de grâce …) : recherche de Dieu, l'écoute
Elle choisit librement de dire « Oui » : disponibilité, engagement.
Elle est bien la figure du croyant accompli.

Ce qui caractérise Marie, ce sont ses apparitions... Bien sûr, elle n'est pas la seule à intervenir ainsi : je pense à l'apparition de l'ange Gabriel à Mahomet, mais même en Chine, où les apparitions les plus connues et les plus populaires sont celles de Kuan Yin. Elle est l'archétype de l'amour et de la compassion, et son apparition est souvent à l'origine de guérisons et de miracles... On peut relever également, des apparitions d'un maître comme Maitreya, etc ...
A Singapour, lors de la fête anniversaire
de Kuan-Yin les pagodes sont pleines

Ces apparitions mariales, n'ont pas de rôle théologique, et n’interviennent pas sur le contenu de la foi. Est mise en avant la sensibilité féminine et maternelle. Cette présence maternelle est à la fois consolante et transformante...
Ainsi, les catholiques – à travers le culte marial - recherchent une approche qui intègre l'affectivité dans l'expression de leur foi.
Ensuite disent-ils: Marie rappelle son souci de conduire à son fils... On pourrait donc penser, que notre prière à Dieu, ne nécessite pas le passage par Marie …

Ce qui m'étonne, c'est la possibilité que semble avoir Marie, d'intervenir dans le cours des événements humains... En particulier, par son rôle d'intercession : le pape Jean-Paul II affirme que - suite à l'attentat de 1981 - c'est grâce à Marie qu'il a survécu. Le pape confiera à Marie le troisième millénaire «  afin qu'elle aide la personne humaine, les peuples, les nations, l'humanité elle-même à se relever. » J.P. II

Peut-être, pourrions nous au moins reconnaître, en Marie : un modèle ( d'inspiration) ... ?
Le « Magnificat » n'est pas une exclusivité mariale, il permet cependant une lecture de la bible au travers une femme «  Il relève Israël, son serviteur … Il élève les humbles... Il renverse les puissants... Il renvoie les riches les mains vides ... » etc. Les catholiques voient ainsi en Marie, la figure de l'Eglise ( le « fiat », la première en chemin... )

Le culte marial, est bien un culte : définition : Un culte est un ensemble de pratiques d'hommage ou de vénération rendu par un groupe à une divinité, un être vivant mythique ou réel

Pierre de Couëssin ( recteur du sanctuaire Notre-Dame à Querrien) dit « Les gens viennent prier Marie en l'appelant Notre Dame de Toute-Aide … la plupart sont baptisés... Le nom de jésus est très rarement écrit dans le cahier des intentions de prière..

Voir aussi:

Questions sur Marie : -1/?-

Problème religieux, puisque – à contrario - la place de la femme Marie, me semble étonnamment disproportionnée, quand elle est considérée comme « médiatrice », puis comme « co-rédemptrice ». On prie Marie, comme ...


La religion catholique, ne peut être que mal à l'aise, de ce constat ( article précédent). Régulièrement, certains théologiens tiennent à remettre Marie à sa juste place : une femme exclusivement humaine, « mère de Dieu ...


Le mythe de la Virginité perpétuelle de Marie, apparaît pour la première fois en 374 dans le Symbole d'Épiphane. La figure de la « Mère de Dieu » prend de l'importance. Et si l'on parle de « construction théologique », cet ...


vendredi 25 avril 2014

Pour vivre le monde de demain : tout l'intérêt d'une « transcendance » ... 2/2

Suite...
2 - Nécessité, dans ce type de réflexion, d’un « point d’appui transcendant » ?

Eric Ancey : Moins_dure_sera_la_chute
R. B. : «  Que faut-il que soit le monde pour que poursuivre l’aventure humaine soit une aventure légitime ? Quels seraient les mobiles qui pousseraient les gens, même honnêtes et informés, à prendre des décisions impliquant peut-être des sacrifices pour la génération présente, afin d’assurer un mieux-être pour des gens que, de toute façon, ils ne connaîtront pas ? La question est posée à la démocratie, meilleure manière connue d’organiser la coexistence de gens qui sont déjà là, le « club des présents ». Pour les générations passées, aussi bien que pour ceux dont l’existence même dépend de nous, la question se pose. Nous avons besoin d’une transcendance pour pouvoir affirmer, de manière responsable, la légitimité de l’existence de l’espèce humaine. L’homme ne peut pas porter sur lui-même un jugement. On ne j u g e p a s quelqu’un sur l’image qu’il a de lui-même.

J. T. : « Le mot « transcendance » ne figure pas dans mon vocabulaire. Mais, dans une conférence de citoyens, on voit se développer une espèce d’alchimie entre ces personnes ordinaires, d’origine sociale et d’éducation différentes, toutes réunies dans le but de donner un avis qui va agir sur l’humanité, leurs enfants et leur descendance. Les gens deviennent altruistes et intelligents ensemble, en un mouvement… transcendant les intérêts particuliers de chacun. J’appelle cela « l’humanitude ».

Comment mettre de la transcendance en démocratie ?
Eric Ancey - Le crieur du devoir

R. B. :  « il faut ancrer la démocratie dans une transcendance. La conscience doit être considérée, selon Jean-Jacques Rousseau, comme « un instinct divin, immortelle et céleste voix » . « Vox populi, vox dei » doit ainsi être pris à la lettre, en allant jusqu’à dire que nos démocraties, même imparfaites, supposent une conception de l’homme selon laquelle celui-ci, qu’il soit idiot du village ou prix Nobel, a un accès à la Vérité, avec un V majuscule, et au Bien, avec un B majuscule. Si on laisse tomber cela, on va devoir se demander pourquoi donner une même voix à l’idiot et au Nobel. C’est l’éternelle objection aristocratique ou oligarchique contre la démocratie. Je pense ainsi que nos démocraties laïques, séculières, supposent une conception de l’homme qui n’est pas séculière.

J. T.: « Si une quinzaine de personnes, réunies en jury citoyen, sont plus capables d’intelligence, d’altruisme et d’invention qu’elles-mêmes ne le croyaient, comment ne pas manifester cela en toutes circonstances ? C’est cela que je nomme transcendance: l’homme peut se révéler, dans certaines situations, bien au-dessus de ce qu’il croit être et de ce que la démocratie croit qu’il est.
C’est ma seule raison d’être optimiste. Pour que chacun puisse se révéler en tant qu’homo sapiens. C’est ce que je nomme l’« humanitude », faculté humaine ignorée mais largement partagée.

Eric Ancey:  les jeunes_mamans
R. B.: «  Il n’est pas besoin d’une quelconque transcendance pour alimenter une pensée. Mais il est besoin d’un être transcendant, qui s’appelle Dieu dans le civil, pour fonder la légitimité de l’humain. Fichte, disciple de Kant, disait : « Ce n’est pas la peine de croire en Dieu puisque nous avons la loi morale en nous. » Il poursuivait : « En revanche, nous avons besoin de croire en l’homme, en sa capacité à suivre cette loi morale, alors que l’Histoire pourrait nous convaincre du contraire. » Je vais un peu plus loin : qui a le droit de croire en l’homme ? Et je réponds : certainement pas l’homme lui-même, parce que croire en soi est le signe de la paranoïa totale ou la caractéristique du dictateur le plus impitoyable. À mes yeux, le seul être qui a le droit de croire en l’homme, c’est Dieu…


J. T.: Je suis évidemment d’accord sauf sur la place de Dieu. Mais, pour l’avenir, il faut envisager de mettre les gens dans des conditions où ils pourraient assumer ce que vous appelez la transcendance et ce que j’appelle l’humanitude. Dans mon livre, je cite Ellul, Illich, des penseurs chrétiens.. On pourrait permettre à l’homme de s’exprimer au mieux de lui-même.
Sources: le quotidien "la Croix" du 22/04/2014

jeudi 24 avril 2014

Pour vivre le monde de demain : tout l'intérêt d'une « transcendance » ... 1/2

Une discussion intéressante dans le quotidien « La Croix » du mardi 22/04, sur les « progrès » promis par la biomédecine : comment poser des limites ? Il s'agit d'un dialogue entre le biologiste athée Jacques Testart et le philosophe catholique Rémi Brague...
Je retiens les propos suivants ( extraits, en deux articles) :

1- Droits, Devoirs et Démocratie ...

J T : «  Je crains une nouvelle façon universelle de faire des bébés... poussé par l’appareil d’État, mais réalisé à la demande des gens et sans douleur. …
Sculpture de Prune Nourry


R.B. : « Je me demande si nos sociétés ont quelque chose de plus qu’un simple « vernis démocratique » ? Je crains une sorte d’élitisme renouvelé. Nous irions ainsi vers une humanité à deux vitesses. Certains hommes seraient améliorés par diverses techniques, tandis que d’autres resteraient sur le bord de la route ? Quels seraient les rapports entre les deux catégories d’hommes ? Je crains qu’ils ne soient pas nécessairement pacifiques…
( …) il y a désormais une quatrième possibilité : le remplacement de l’humanité par une espèce prétendument supérieure, ou, en tout cas, améliorée. Ces hommes-là seraient-ils encore humains ?

J T : « il me semble que ce risque est moindre que le tri tranquille de l’humanité, sans violence, en douceur, à la demande des gens, sans technologie extraordinaire et renouvelé de génération en génération.
J. T : «  Il existe deux éthiques : celle du groupe, et celle de l’individu. J’ai observé que chacun se perçoit comme un cas particulier qui mérite un sort particulier :
 « Nous avons droit à un enfant. » Celui-ci devient un objet de consommation comme un autre. Il s’appuie sur l’idée que, par la technique, on peut faire mieux que ce qui se passe naturellement. Or, c’est une utopie.

R. B. : «  S’il y a des droits « à » quelque chose, ce serait donc qu’il existe quelque part quelqu’un, quelque chose, ou je ne sais quelle instance, qui aurait le devoir de me donner ce à quoi j’aurais droit. Le droit « au travail » peut se comprendre… Mais, dans la plupart des cas, il ne peut pas y avoir d’instance qui serait en devoir de me donner ce à quoi j’aurais droit. Ainsi, par exemple, du droit « au bonheur » : qui a le devoir de rendre heureux ? La Nature ? Dieu ? La Science ? Le Progrès ? La Société ? Toutes ces majuscules abusives… Dans le cas du droit à l’enfant, c’est assez terrible, parce que l’« objet » auquel nous aurions droit est quand même un être intelligent et libre, et non une chose.
La question posée n’est-elle pas plutôt : « Au nom de quoi me le refuserait-on ? »
On suppose ainsi une sorte de réservoir infini de désirs qu’on n’aurait pas le droit d’endiguer ni de canaliser.
R. B.:  « … le marché et l’État, dont les logiques se recoupent dans la réduction de l’humanité à une collection atomisée d’individus seulement capables de consommer et de payer leurs impôts. Sans se soucier les uns des autres, pas seulement dans leur coexistence, mais en vue de la continuité de l’espèce dans le temps, sans laquelle nous ne dépasserions pas un siècle d’existence.

J. T. : « Pour préserver l’avenir de l’humanité, il faut inventer des limites aux actions individuelles. Certes, les législateurs, qui se fondent essentiellement sur des travaux d’experts, y ont leur part. Mais je suis très favorable à des « conférences de citoyens », qui permettent de faire réfléchir, après les avoir informés, des gens tirés au sort, qui n’ont pas d’intérêt particulier à défendre, et qu’on peut prétendre représentatifs de l’humanité. Ils recevraient une formation complète et contradictoire, discuteraient entre eux, rédigeraient des avis, avec des règles strictes. Les politiques bénéficieraient ainsi d’un avis plus riche que ceux de la plupart des experts qui, aujourd’hui, sont partisans de ce qu’ils appellent le progrès : en faire toujours plus.


mardi 22 avril 2014

Marie est-elle réellement catholique...?

Sainte Anne, Saint Joachim ( non mentionnés dans les Evangiles..)
et la Vierge Marie Enfant, 1854 de N Masset
Les Evangiles nous apprennent très peu de choses sur Marie, comme si elle n'était pas un personnage essentiel de cette aventure. Nous ne connaissons même pas sa généalogie ( pourtant essentielle chez les juifs, même pour une femme, il suffit de suivre la vie des figures bibliques …). De plus les récits de l'enfance appartiennent à un genre différent ( voire plus tardifs) en comparaison avec les récits qui suivent sur la vie publique de Jésus.
Ce qui est important de nous faire comprendre ( à travers Bethléem, Marie …) , c'est que Jésus va réaliser les promesses des Prophètes.

Parler de Marie, c'est parler du « péché originel ». 
En effet, lors de la visite de Gabriel, Marie pouvait-elle répondre « non » ? J'espère bien … ! En tout cas, nous la glorifions souvent d'avoir accepté... 
Marie enfant.
Seulement, voilà : l'Eglise a érigé le dogme de l'Immaculée conception, qui signifierait que Marie n'a pas été souillée par le péché originel ( Sans doute, des esprits bien pensant, n'imaginaient pas qu'un dieu puisse s'incarner dans un ventre « ordinaire ».. !.) Marie serait ainsi née hors de l'humaine condition. Mise à part dès l'origine, aurait-elle été encore une femme libre.. ? Pour moi, ce signe signifierait que « non » … Son avenir aurait été tout inscrit, elle aurait été prédestinée … Ce qui – heureusement – semble être contredit par le texte des évangiles, qui oublient assez vite Marie, et nous la présentent dans des situations bien humaines et plus délicates ( Quand Jésus a douze ans, quand il refuse de la voir, ...)

Parler de Marie, c'est parler du corps, et de l'âme; car parler de la mort de Marie, c'est se confronter au dogme de l'Assomption (1950) qui a tant choqué les milieux protestants... !
Marie préservée du « péché originel », devrait être également préservée de sa 'malédiction' : la mort … ?
La dormition de la Vierge,
fresque (monastère de Lavaudieu, Auvergne
L'homme a t-il une nature spirituelle ? Le 8ème concile de Constantinople ( IXe s.) l'a réduit à sa double nature, d'âme et de corps..(1). L’Assomption de la “Mère de Dieu” affirme son élévation « corps et âme à la gloire du ciel »... 

Quelle est donc la relation entre âme et corps, et l'âme ( pour rester dans ce dualisme 'primaire' …) peut-elle agir sur le corps … ?
Ainsi, si l’homme n’est constitué, selon la conception catholique, que d’un corps et d’une âme, ce dogme fait de Marie, non pas une femme, mais – encore une fois - un être à part du genre humain … !
La « dormition » orthodoxe, me semble plus subtile... En ce qu'elle semble admettre que Marie est réellement morte, et a atteint la « spiritualisation » de sa chair « corps-âme-esprit » … et qui pourrait correspondre à cette « résurrection de la chair »...



(1) « Au cours du 8e concile de Constantinople en 869 (Constantinople IV), Il a été décrété la suppression de l'esprit dans le 11e canon, l'âme comportant désormais une partie spirituelle. C'est de cette époque que date la confusion entre « âme » et « esprit ». Auparavant, on associait l'esprit à la pensée et l'âme au sentiment. La trichotomie (corps, âme et esprit) a été bannie au profit de la dichotomie (corps et âme). On est donc passé d'une vision équilibrée de l'homme (l'âme équilibre et harmonise le conflit entre le corps et l'esprit) à une vision dualiste (le corps s'oppose à l'âme ou l'esprit)

dimanche 20 avril 2014

Le tombeau vide ...

Avec Marie de Magdala, nous voyons un tombeau vide, ouvert vers l'inconnu... Dans cette encore obscurité matinale, se tiennent nos ténèbres …


Au sein des pires désastres demeure la capacité de renaître...

Il ne s'agit pas d'un triomphe, mais de la lumière d'un matin qui se lève ...



Le tombeau vide c'est rencontrer un Dieu qui ne s'enferme pas. 

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 « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? » (Luc 24,5)  

samedi 19 avril 2014

Questions sur Marie : -3/?- De l'importance du mythe

Si les textes bibliques ( et donc historiques …) sont peu bavards sur Marie, même Paul ne mentionne pas du tout la naissance miraculeuse de Jésus. 
de Clemence Saintes
-  Marie Nouvelle Eve
Dans son Epître aux Galates (4, 4) il dit que «  Dieu envoya son Fils né d'une femme » et précise par ailleurs (Rom. 1, 3) que Jésus, le Messie attendu, est bien « issu de la lignée de David selon la chair » ce qui le désigne obligatoirement comme le fils de Joseph. Le mythe de la Virginité perpétuelle de Marie, apparaît pour la première fois en 374 dans le Symbole d’Épiphane. La figure de la « Mère de Dieu » prend de l'importance. Et si l'on parle de « construction théologique », cet état de fait ne dégrade pas pour autant ce qui s'exprime là....

De même que parler de Mythe, pour définir certains éléments du christianisme, ne dévalorise pas la spiritualité qui s'y attache .. ; au contraire !

À la base de toute civilisation il y a des mythes. « Ces choses n'eurent jamais lieu, mais elles demeurent...», dit Sallustius (1) dans Des dieux et du monde. C'est ainsi que, par l'intermédiaire du Christianisme qui l'a profondément marquée, la civilisation occidentale, tout au moins celle des temps historiques, repose sur deux piliers mythologiques fondamentaux : le pilier grec et le pilier juif.

         
 (1 ) Natif d'Hispanie, il est vicaire des Cinq-Provinces, vicaire des Hispanies (vers 357), puis vicaire de Rome. Il est nommé préfet du prétoire des Gaules de 361 à 363, année où il est élevé au consulat. On lui attribue un traité néoplatonicien grec Des dieux et du monde, sorte de catéchisme païen.


C'est depuis récemment que nous utilisons cette notion de « mythe », sans le rattacher nécessairement aux « personnages divins du polythéisme ». Aujourd'hui, le mythe représente - également - le fondement d'une existence, d'un comportement, d'une conception du monde, d'une certaine philosophie. Cette conception admet le fait que la « vérité » et le sacré sont deux notions intimement liées chez ceux qui adhèrent au mythe...
Allégorie de la foi catholique
par Vermeer
Le mythe est un récit que l'on pourra qualifier également de légendaire, fabuleux, merveilleux, fantastique … n'ayant rien de vraisemblable mais qui est porteur de sens, disons même d’une vérité. Ainsi que l’écrit Paul Valéry : « Il n’est de discours si obscur, de racontar si bizarre, de propos si incohérent à quoi nous ne puissions donner un sens ». « Le mythe est véridique, écrit de son côté Paul Veyne , mais au sens figuré; il n’est pas vérité historique mêlée de mensonges : il est un haut enseignement philosophique entièrement vrai, à condition qu’au lieu de le prendre à la lettre on y voie une allégorie ». Pour Claude Lévi-Strauss, « le mythe est un langage ».
Le mythe se rapporte donc à un événement donnant lieu à une « croyance » ou à une certaine vérité qui engendre des valeurs dont la pérennité est manifeste, telle une «  Tradition ».
Prenons une croyance, qui autrefois a pu s’exprimer sous la forme d'une « réalité »... Prenons par exemple, une croyance ancienne, qui serait aujourd'hui qualifiée communément par tous comme une « légende » … Et bien, même lorsque cette « ancienne réalité » devient « légende » et donc que la croyance initiale disparaît, les valeurs du mythe sont capables de vivre et d'évoluer pour leur propre compte en suscitant un intérêt perpétuellement renouvelé. Comme l’écrit Régis Debray : «  Ce n’est pas parce que Dieu est « mort », qu’est morte la théologie instinctive et inconsciente qui nous pousse à placer au départ de toute histoire une origine, puis un processus ; un Créateur, puis des créatures ; une Essence, puis des phénomènes ; une Fin idéale puis des moyens subordonnés ».

* Il serait temps aujourd'hui ( nous en avons culturellement la possibilité) d'arrêter de dénigrer le contenu religieux. Notre civilisation occidentale témoigne bien de cette profonde imprégnation par les mythes juifs, puis chrétiens, puis musulmans...
«  Présents dans toutes les civilisations à la recherche d’une certaine sagesse, les mythes, qui disent quelque chose à quelqu’un sur quelque chose sont en effet des récits signifiants. Fruits d'une « construction théologique » ou poétique ou élaborés à partir de données d'expérience, voire parfois d'une certaine matière historique, ils traduisent, sous une forme concrète et avec un certain souci pédagogique, des intuitions et des idées. En particulier en ce qui concerne les mythes des Origines, on constate qu'ils répondent toujours aux grandes questions et interrogations que les hommes se sont posées et se posent encore sur eux-mêmes et sur l'univers qui les entoure (la formation du monde, l'origine des hommes, la souffrance, la mort, les inégalités...). Ils apportent une révélation sur ce qui est caché. »

Les récits religieux ou mythiques ne sont donc pas des récits purement moralistes, ou même fantasmagoriques comme le sont les contes et les fables : ils traduisent une recherche de sens et proposent une explication conforme aux données d'une époque, donc d'une tradition ...

** Il serait temps – également – que les « croyants » cessent de dénigrer les diverses croyances d’autrui... Il apparaîtrait « qu’il n’y a de mythes que ceux des autres : toute théologie, science du surnaturel révélé, n'est théologie que pour les adeptes et les théologiens d'une religion déterminée. Une théologie étrangère est toujours mythologie. » !


Sources : André Gaillard - « Les mythes du Christianisme »  

jeudi 17 avril 2014

Questions sur Marie : -2/?- Que dit l'Eglise catholique :

La religion catholique, ne peut être que mal à l'aise, de ce constat ( article précédent). Régulièrement, certains théologiens tiennent à remettre Marie à sa juste place : une femme exclusivement humaine, « mère de Dieu » puisque son fils - dans la chair - est Dieu, et qui « dirigerait » nos prières vers Dieu ( Unique) : nous ne prions pas Marie, nous demandons à Marie de prier pour nous … ! Reconnaissez que cette précision, est « tordue ».. !
Mais que dit réellement – aujourd'hui - l'Eglise catholique ? ( Sources : Thierry Lamboley, jésuite )
Marie, à l'image de la Femme de l'Apocalypse,
couronnée de douze étoiles, 
debout sur la lune écrasant le serpent


- Mère de Dieu : L’Eglise a assez tôt affirmé que Marie et mère de Jésus et Mère de Dieu puisque Jésus est le Fils de Dieu et Dieu lui-même (la première affirmation en a été faite en 431 lors du concile d’Ephèse). Elle ne dit pas que c’est Marie qui a par son engendrement donné à Jésus sa divinité !

- Toujours vierge et pourtant mère : Marie est devenue mère d’un enfant sans avoir eu de relations sexuelles avec son fiancé. Elle est restée vierge tout en tombant enceinte. A partir du IVe siècle, la tradition chrétienne dira que Marie est restée vierge même après la naissance de son fils. Le concile du Latran consacrera l’expression « toujours vierge » en 649. L'Eglise n’a jamais interprété à la lettre la mention des frères et sœurs de Jésus dans l’Evangile de Marc (chapitre 6, verset 3), mais au sens large (cousins et autres liens de parenté).
Tiepolo, l'Immaculée Conception, 1769
A noter, le serpent qui tient dans sa gueule une pomme
 


- Conçue sans péché : Comment tenir ensemble la réalité pécheresse d’une mère, marquée comme tout être humain du péché originel par sa naissance, et la réalité non pécheresse d’un enfant comme Jésus ? Pour répondre à cette question, les paroles de l’Ange à l’annonciation donne quelques éléments de réponse : « Réjouis-toi, comblée de grâce » (Lc 1, 28). De cette grâce dont elle est comblée, l’Eglise catholique a compris que Marie avait été conçue par ses parents sans être marquée par le péché originel. Le 8 décembre 1854 le pape Pie IX définit la foi de l’Eglise catholique au sujet de l’Immaculée Conception : « Au premier instant de sa conception, par la grâce et le privilège de Dieu tout-puissant, et en considération des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, la Vierge Marie fut préservée intacte de toute souillure du péché originel ».

- L’Assomption : Ce n’est que le 1er novembre 1950 que le pape Pie XII a solennellement défini, après consultation de tous les évêques qui étaient unanimes sur ce point, que « l’Immaculée Mère de Dieu, Marie toujours vierge, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et en âme à la gloire céleste ». Ce qui est affirmé est que son corps n’a pas connu la corruption : il ne s’est pas dégradé, redevenu poussière, mais a été élevée « à la gloire céleste ».


-L’expression Mère de l’Eglise a vu le jour à la fin du concile Vatican II. Le pape Paul VI a alors proclamé Marie Mère de l’Eglise, c’est-à-dire Mère de ses fidèles et de ses pasteurs.

- Marie coopère-t-elle au salut ? Les catholiques disent que Marie, en devenant la Mère de Dieu, a coopéré à la réalisation de notre salut (par son écoute, son service, son service d’intercession comme à Cana, etc.). Mais cela ne signifie pas pour autant que Marie soit une seconde médiatrice à côté du Christ, comme si elle ajoutait quelque chose à l’œuvre de celui-ci. Marie est bien, comme nous, du côté des sauvés. Les protestants rappellent à juste titre qu’il ne convient pas d’accorder à Marie quelque chose de la place qui revient à Jésus seul.

- Peut-on prier Marie ? En toute rigueur, toute prière chrétienne ne s'adresse qu'à Dieu seul : que ce soit le Père, ou Jésus-Christ, ou l’Esprit Saint, ou encore la Trinité en tant que telle. Si nous avons recours à Marie et aux saints dans notre prière, c'est pour demander leur aide, leur intercession auprès de Dieu, en un mot leur prière. C’est ce que nous faisons en demandant dans le « Je vous salue Marie » de « priez pour nous pauvres pécheurs ».
Nos prières adressées à Marie sont donc en réalité des prières transmises à Dieu qui, seul, peut les exaucer.



Il a semblé qu'il était nécessaire – pour 'justifier' que Dieu puisse s'incarner – que Marie soit vierge, et soit née sans péché originel … (Quand la Raison tient à se nicher partout .. !) Dès le IIe siècle, l'interprétation seulement symbolique ne suffit pas, la conception virginale de Marie entre dans les formules de foi ...
Mais, je m'interroge moi-même, comme le juif du Dialogue avec Tryphon de Justin ( 2è siècle )
"Dans les fables de ceux qu’on appelle les Grecs, on dit que Persée naquit de Danaé qui était vierge, après que celui qui s’appelle chez eux Zeus s’était répandu sur elle sous forme d’or. Vous devriez rougir de raconter les mêmes choses qu’eux, et il vaudrait mieux dire que ce Jésus fut un homme d’entre les hommes et démontrer par les Ecritures qu’il est le Christ." (Dialogue avec Tryphon, LXVII, 2).
De même, Marie m'interpelle d'autant plus, qu'elle serait une femme ( une vraie ...!) avec ses fragilités, ses désirs, ses plaisirs et ses souffrances...  (et tous les péchés y compris...). 

GOSSAERT, Jan (Mabuse)
Danaë, 1527
La conception virginale pourrait me parler d'autre chose ( du "fiat", de sa disponibilité totale, ...) que de me préciser si son vagin a connu le sexe d'un homme ...! 
Bien sûr, je comprends aussi le message sur le caractère unique de la naissance de Jésus ...
Je comprends la proclamation du Credo : "conçu du St Esprit", associée à "est né de la Vierge Marie" qui, insiste sur la nature divine du Christ en même temps que sur son humanité : il ne pouvait en être autrement... autrefois... et aujourd'hui? ...
Mes questions ne s'atténuent d'autant moins, que la figure de Marie, ressemble fortement à une construction théologique ... Le travail de l'Esprit ?

A suivre ...



mardi 15 avril 2014

Questions sur Marie : -1/?-

Le cas de « Marie, la Sainte-Vierge », me semble être le bon moyen de réfléchir à quelques aspects de « la Religion ».
Célébration de l'assomption
le-15-août-2007 à Marseille
Ici: le problème religieux du Féminin.... « Problème », parce que cette composante - explicite avec la place de la déesse -, ne semble pas être reconnue avec le Dieu unique « mâle », avec Jésus le Christ « mâle », avec les douze apôtres et les clerc ordonnés, tous « mâles »... !
Problème religieux, puisque – à contrario - la place de la femme Marie, me semble étonnamment disproportionnée, quand elle est considérée comme « médiatrice », puis comme « co-rédemptrice ». On prie Marie, comme une déesse, pour qu'elle soulage, qu'elle intervienne … !

* Dans un premier temps, je suis gêné de cette place de quasi déesse, dévolue à Marie. Elle est statufiée, priée ; donc idolâtrée ( puisqu'elle n'est pas Dieu ), et semble avoir des caractéristiques empruntées à l'antique Artémis d'Éphèse ...

** Pourtant, au travers de ce questionnement, je m'interroge sur la place qui n'est pas prévue du féminin, dans le Christianisme, et je me demande si je ne devrais pas être conciliant avec cette pratique populaire qui ne fait que tendre à remettre ce féminin, là où l'on avait enlevé …? Marie, ne serait que la composante divine du Dieu unique et personnel ...
Comme nous le verrons, la figure de la Vierge Marie, a un statut - dans les doctrines officielles des églises chrétiennes – qui n'a cessé d'évoluer sous la pression populaire, jusqu'au dogme de l'assomption en 1950.
Artémis d'Ephèse

Dans toutes les traditions, qu''il s'agisse de mères divines, de principes féminins divins en conjonction avec leur pendants masculins ou de déesses, la palette est riche des modalités du féminin sacré à travers des âges et les lieux.


« Tout homme sent bien que le féminin dans son essence est quelque chose d’extraordinairement puissant, qu’il y a là une brûlure, et que si on veut s’y frotter, il faut prendre des risques. » Michel Cazenave
C. G. Jung, répétera que c’est par la dimension féminine que nous nous ouvrons à ce qu’il nomme la présence du Soi, ­c’est-à-dire à l’image du divin qui nous habite tous plus ou moins.

Nous pouvons enfin reconnaître, que « durant deux millénaires, l’Occident patriarcal a refoulé ce visage, même si la culture, la littérature, la mystique, l’ésotérisme et quelques courants de la théologie, ont, avec secret et subtilité, sauvegardé le culte de la déesse, ou, plus simplement, de la féminité spirituelle. » M Cazenave
Cybèle trônant entre deux lions

Une histoire juive raconte qu’en réalité, Dieu a créé Ève avant Adam. Comme Ève s’ennuie au paradis, elle demande à Dieu de lui donner un compagnon. Après mûre réflexion, Dieu finit par accéder à sa demande : « Entendu, je vais créer l’homme. Mais fais attention, il est très susceptible : ne lui dis jamais que tu as été créée avant lui, il le prendrait très mal. Que cela reste un secret entre nous… entre femmes ! »


Aujourd'hui, assurément, la femme est l’avenir de Dieu, dans le sens que la revalorisation de la femme et cette féminisation - toute actuelle -du divin constituent la clé principale d’un véritable renouveau spirituel au sein des religions. Effectivement, ce sont bien des facultés comme la sensibilité, l’émotion, la fragilité, qui sont valorisées actuellement dans l’expérience spirituelle.

A suivre ...

dimanche 13 avril 2014

Hymne: Nul hiver ne désespère...


Nul hiver ne désespère
qu'un printemps nouveau renaisse.

Ainsi l'homme en sa misère,
qui attend que Dieu se dresse.

Ce qui meurt en notre vie,
Dieu lui offre sa tendresse.





Nulle nuit ne s'éternise
sans qu'un jour ne la remplace.

Ainsi l'homme qui aiguise
Son désir du face-à-face.

Les ténèbres de nos vies,
Dieu comme un soleil, les chasse.




Nulle vague ne s'étale
sans qu'une autre ne la suive.

3
Ainsi l'être à qui Dieu parle
sera sûr des sources vives.
L'océan de notre vie,
Dieu le pousse vers sa rive

6

.


Nulle branche ne s’effeuille
sans l'espoir d'une autre sève.
Ainsi celui qui accueille
l'espérance que Dieu lève.
Au couchant de notre vie,
Dieu nous prend et nous relève.


Sources: Hymne du mercredi 26 mars, soir.

vendredi 11 avril 2014

Qu'est ce que le "post-humain" ? -3-

Patricia Piccinini est une artiste australienne 
née à Freetown, Sierra Leone, en 1965
La jeune famille 2002. Silicone


Donna Haraway, dans son Manifeste Cyborg qui s’inspire de ses années de recherche en laboratoire sur des primates, affirme l’émergence prochaine d’artefacts d’humains, d’animaux et de machines qui rendraient possible une sortie « de la vieillerie humaine sexuée et enracinée dans le genre ».
C'est extrême, et s'ajoute aux délires de tous ceux qui imaginent un futur livré à l'ingénierie génétique.

Tout près de nous, les tenants du «  post-humanisme » tentent d'en imaginer le meilleur...
Il ne suffit pas d'annoncer le pire, en regrettant je ne sais quel bon vieux temps : même si parmi les menaces, nous n'excluons pas : l'eugénisme, la création de chimères (animaux génétiquement modifiés et cellules hybrides d’humains et d’animaux pour les besoins de la médecine humaine), le clonage.... L'autre menace serait de ne pas se préparer et donc, ne pas connaître ce qui est censé faire la particularité de l'Humain …
En particulier, il est nécessaire de travailler à une redéfinition de ces frontières avec l'animal, avec le fœtus, avec le robot .. , et se prononcer sur l’existence d’humanités altérées …
Piero di Cosimo fut l'un des plus grands peintres de Florence autour de 1500
Définir l'humanité, pour reconnaître en un homme ou une femme quand il (elle ) fait preuve d’humanité ou qu’il (elle) manque d’humanité. L’inhumanité c’est précisément ce qui est rendu possible par son appartenance au genre humain ; comme le dit Dominique Folscheid : « l’homme n’est humain qu’au risque de sa propre inhumanité, laquelle suppose cependant l’humanité puisque seule cette dernière la rend possible ». Dominique Folscheid, professeur de philosophie à l’université de Marne-la-Vallée (77) 
Prométhée
Faust
Frankenstein


A t-on le droit de dire et limiter l'humanité, en disant que l'Humain, aurait une tâche à accomplir et cet accomplissement  rendu possible par la liberté - ce qui exige, pour ce faire - une volonté et des choix « éclairés » par référence à des valeurs « morales ».... ?

Il pourrait sembler qu'aujourd'hui, son Dieu a laissé - à l'humain assez de liberté pour se rendre maître et possesseur de la nature ; et par la suite, - sa science et ses techniques prendre le relais et faire de leur concepteur le roi de la création. La définition, de ce qui est Dieu, ne mériterait-elle pas - elle même – d'être revue … ?