jeudi 18 juillet 2013

L'embryon est-il une personne ? -1-

L'autorisation de créer des embryons humains de laboratoire n'est pas seulement une question scientifique et technique...


Scientifiquement, " l'embryon est défini comme un organisme en développement depuis sa première division jusqu'au stade où les principaux organes sont formés ", précise le Pr Emmanuel Sapin, chef du service de chirurgie pédiatrique et néonatale au CHU de Dijon, spécialiste en chirurgie foetale.

N'est-il pas légitime de s'interroger sur le « statut » de l'embryon, même - conçu in vitro à partir de cellules sexuelles recueillies dans ou en dehors du couple, trié, réimplanté, congelé, décongelé, donné etc ..- avant de le considérer non comme une personne, mais comme une « chose » .. ? Car, oui, alors... l’embryon sera disponible pour toutes les aventures … ( humaines ? ).

N'oublions pas :
- L'article 16 du code civil stipule que la loi « garantit le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie »
- La loi de 2011, pose le principe de l’interdiction sauf dérogation : « L’embryon n’est pas considéré comme une personne mais il est protégé au titre du principe de la dignité humaine. ».



Pour certains, dont Stéphane Viville ( médecin et biologiste à l'IGBMC de Strasbourg) l’embryon est une personne s’il est inclus dans un projet parental.
Pour d’autres, en particulier aux Royaume-Uni, le statut de personne n’est conféré que s’il y a perception de la douleur (apparition du système nerveux).
Pour d’autres encore, ce n’est qu’à la naissance que c’est une personne.
Ou bien, à l’opposé, ce serait dès la fécondation.
Anne Fagot-Largeault (  philosophe, psychiatre française, elle est professeur au Collège de France ) et Geneviève Delaisi de Parseval ( psychanalyste et chercheuse en sciences humaines, spécialiste de bioéthique ) estiment que « l’embryon humain par soi n’a pas plus de droit ni de dignité qu’un animal : on ne lui doit pas le respect de son autonomie morale (il n’en a pas). On lui doit seulement comme aux animaux des égards pour sa sensibilité (on ne doit pas le faire souffrir), selon le principe de bienfaisance (qui n’est pas le principe du respect des personnes » (extrait de leur ouvrage : Droits de l’embryon (fœtus) humain et la notion de personne humaine potentielle)

( à suivre ...)

2 commentaires :

  1. Il me semble qu'il y a une façon simple de trancher la question: une personne serait quelqu'un qui peut vivre physiquement de façon autonome (donc sans être relié à un cordon ombilical pour être nourri).

    Evidemment, un tel critère excluerait tous ceux qui dépendent d'un instrument médical pour vivre, en tous cas ceux qui en dépendent en permanence, 24h sur 24h. Mais ces exceptions-là, avons-nous le droit moral de les garder en vie ? Quelle "vie" ?

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  2. Et,si nous faisions l'éloge de la faiblesse, de la fragilité ( le contraire de l'autonomie )..? - Le christianisme ne nous en donne t-il pas le droit ( et peut-être même le devoir ...) - Sur quel critère, allons-nous établir le pouvoir 'suprême' de vie ou de mort...?

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